Deux détenus de droit commun proches de l’expiration de leur peine ont été mis en examen vendredi dans le cadre d’une action prévue dans l’enceinte de la prison.
Un projet d’attentat contre la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a été déjoué. Deux détenus incarcérés pour des faits de droit commun ont été placés en garde à vue le 2 octobre, lundi, et ont été mis en examen vendredi 6 octobre pour organisation terroriste criminelle, selon une source judiciaire indiquée au Monde, confirmant une information de LCI. Charles-Henri M., un Camerounais de 28 ans, ainsi que Maxime O. 22, un Français de 22 ans, tous deux condamnés pour violences et vols, devaient être libérés à la mi-octobre. Cependant, une enquête ouverte par le parquet de Paris en décembre 2016 a révélé qu’ils préparaient un attentat dans leur cellule. Les deux hommes, qui ont été escortés hors de la prison pour être mis en examen lundi, ont été libérés vendredi, suite à leur mise en examen opportune quelques jours avant la date prévue de leur libération.
Les superviseurs de la police, les agents de police et le vol…
C’est un renseignement recueilli à l’extérieur de la prison dans la dernière partie de 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui a mis fin à ce projet d’attentat. Les investigations menées à l’intérieur des cellules de deux suspects, bien connus en raison de leur appartenance islamiste ont permis de profiter de leurs téléphones portables et de mettre à jour des conversations évoquant divers plans d’action à l’extérieur.
Aucune cible spécifique n’a été identifiée ; cependant, des gardes de police, des gardiens de prison ou un vol à main armée dans une bijouterie pour financer l’achat d’armes à feu ont tous été mentionnés, selon un initié connaissant l’enquête. Ils étaient également en contact téléphonique avec d’autres prisonniers qui se sont radicalisés.
Charles-Henri M., décrit comme un leader important au sein de la prison, était en relation avec un djihadiste dans la région d’Irak-Syrie. Selon la source de LCI, il a avoué qu’il était en garde à vue pour un projet d’attentat, mais sans révéler les détails du plan. « Leur radicalisation n’était pas en cause, leur volonté de passer à l’acte non plus cependant ils en étaient au stade du financement » ont indiqué des sources pénitentiaires.
« Des plans d’action embryonnaires »
Ce n’est pas la première fois qu’un attentat est conçu derrière les barreaux. Le 4 septembre dernier, Bilal T., 24 ans, condamné à cinq ans de prison pour avoir tenté de quitter le pays pour la Syrie, avait tenté de tuer un patron à l’aide d’une lame non fabriquée dans la cellule. L’attentat perpétré dans l’unité de prévention de la radicalisation de la prison d’Osny (Val-d’Oise) a sonné le glas de cette expérience en un mois. Selon une source pénitentiaire, d’autres détails sur des « actions embryonnaires » ont été fournis au parquet de Paris par le passé.
L’administration pénitentiaire s’emploie depuis quelques mois à mettre en place un service de renseignement interne en bonne et due forme. Les recrutements pour ce service ne sont pas encore terminés malgré les promesses faites en début d’année par Jean-Jacques Urvoas, l’ancien ministre de la Justice. Toutefois, l’échange d’informations avec les autres services, notamment la DGSI, s’est assoupli.