Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les États de l’Union européenne s’inquiètent de leur dépendance vis-à-vis de la Russie en raison de la quantité massive de gaz importée de ce pays. Une pompe à chaleur pourrait être la meilleure solution.
Mais certains pays doivent passer durablement de la pompe à chaleur au gaz. Examinons la situation en France, puis jetons un coup d’œil aux autres pays de l’UE, et à l’aide qui peut être apportée pour faciliter cette transition.
Les chiffres impressionnants de la France sur le marché européen des pompes à chaleur
En termes de ventes de pompes à chaleur, la France est sans aucun doute un modèle à suivre pour ses voisins européens. Selon l’EHPA, la France sera en tête des ventes de pompes à chaleur air-air et air-eau en Europe d’ici 2020. Il se vendra près de 400 000 pompes à chaleur cette année-là. C’est environ 160 000 de plus que le pays suivant, l’Italie. L’Allemagne arrive en tête de liste avec 140 000 pompes à chaleur vendues la même année.
Toutefois, ce sont les pays scandinaves qui se distinguent lorsque les études examinent le nombre de pompes à chaleur par rapport aux ménages. Quatre pays scandinaves figurent parmi les quatre premières places du classement 2020 de l’étude EHPA. La France est, en revanche, classée 7ème avec 13,63 pompes à chaleur par ménage dans la même étude. Cette distinction peut être due à l’absence de gazoduc et donc à l’absence d’utilisation du gaz pour le chauffage.
Le plan de l’Union européenne pour la transition vers les pompes à chaleur
L’Union européenne a un rôle clé à jouer pour aider chacun des pays de l’UE à passer rapidement aux pompes à chaleur pour remplacer le gaz. En fait, le plan REPowerEU vise à mettre en place 10 millions de pompes à chaleur en Europe d’ici cinq ans. Ce plan ambitieux, mais réalisable, vise à atténuer les futures pénuries de gaz dues à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et montre déjà son utilité.
En 2020, l’Europe a pu vendre plus de 1,5 million de pompes à chaleur, ce qui est un excellent début. Surtout si l’on considère la gravité des crises sanitaires survenues pendant cette période et leur impact sur les performances des entreprises européennes ainsi que sur l’économie de l’Union en général.
Tous les pays peuvent-ils suivre le rythme ?
Si certains pays semblent être en mesure d’atteindre sans trop de difficultés les objectifs fixés par l’Union européenne, ce n’est pas le cas de tous les pays de l’Union. Certains pays n’ont même pas commencé leur transition. Les pays qui dépendent fortement du gaz et qui n’ont pas investi dans les pompes à chaleur pourraient bientôt rencontrer des difficultés pour effectuer le changement requis par le plan REPowerEU.
C’est la raison pour laquelle il est si important que l’Union européenne aide ces États, et que les États soutiennent les entreprises en mettant en œuvre des politiques économiques, qu’elles soient structurelles ou plus conjoncturelles.
Les États pourraient aider les entreprises à passer aux pompes à chaleur.
L’Union européenne n’est pas le seul acteur qui peut aider les Etats à passer aux pompes à chaleur pour réduire leur dépendance au gaz, et donc à la Russie. Les Etats eux-mêmes peuvent aider les entreprises et les ménages à pouvoir se chauffer autrement. En effet, les Etats pourraient (toujours avec l’aide de l’Union européenne) décider de mettre en place des politiques économiques ainsi que des politiques sociales.
Cela pourrait se traduire par des baisses de taux d’intérêt (qui pourraient être provoquées par une baisse des taux directeurs imposés par la BCE) et des aides financières, des subventions à l’investissement pour les ménages et les entreprises qui décident de passer aux pompes à chaleur ou la possibilité d’une TVA à taux zéro sur les pompes à chaleur puisque lorsqu’elle est neutre pour les entreprises, elle ne l’est pas pour les ménages.
Ces politiques pourraient être conjoncturelles lorsque les États souhaitent obtenir des résultats rapides, mais elles peuvent aussi être structurelles pour produire des résultats durables à moyen et long terme. Cela peut être très réalisable si la transition s’étale sur plusieurs années, et si l’objectif final est de diminuer la dépendance des États de l’Union vis-à-vis de la Russie sur le long terme.
Par exemple, à la suite de l’invasion de la Russie en Ukraine, l’Union européenne souhaite limiter sa dépendance au gaz et assurer son indépendance en matière de chauffage par un passage durable au système de pompe à chaleur.
Certains pays sont déjà très avancés dans ce domaine comme la France et les pays nordiques et pourront atteindre les objectifs fixés par le plan REPowerEU adopté par l’Union européenne. Mais d’autres restent dépendants du gaz et auront besoin de l’aide de l’UE pour assurer une transition efficace.